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  • Photo du rédacteurAkira Mizubayashi

Du 13 au 18 novembre 2012 : séjour en Suède

Le 14 novembre : colloque sur Rousseau à la Maison de l'Association des professeurs ainsi qu'à l'Université de Stockholm

Grâce à Françoise Sule de l'Université de Stockholm et à Christophe Premat de l'Ambassade de France en Suède, j'ai pu participer à ce colloque sur Rousseau à l'occasion du tricentenaire de la naissance du citoyen de Genève. Un grand merci à tous les deux.

A la Maison de l'Association des professeurs La première session sur l'éducation, sur l'actualité de l'Émile s'est déroulée essentiellement en suédois. L'introduction de Ghislain Waterlot présentée en anglais m'a permis de comprendre de quoi il s'agissait, mais la plupart des échanges ayant eu lieu en suédois, je n'ai pas pu saisir ce qui était au cœur du débat.

Voici peut-être ce que j'aurais pu dire à propos de l'éducation : « Les sociétés démocratiques d'aujourd'hui traversent une période de crise en matière d'économie. Mais la crise est profonde dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement également. C'est le cas au Japon, c'est le cas en France. C'est le cas sans doute de beaucoup d'autres pays. Je pense que cette crise est liée au fait que les sociétés d'aujourd'hui sont placées devant une double exigence contradictoire. La première exigence, c'est celle, classique, de libérer les enfants, les esprits des puissances tutélaires, de la tyrannie des diverses forces sociales. L'enseignement a toujours pour mission de faire des individus des sujets autonomes, des sujets pensants autonomes. Rousseau, précisément, est à l'origine de cette exigence moderne. L'école républicaine en France est héritière de cet esprit. Toutes les écoles, par définition, portent en elles cette exigence. Autrefois, les puissances tutélaires étaient de nature religieuse. Aujourd'hui, elles ont un autre visage. Ce qui est grave, c'est que ce visage, souriant et presque invisible, n'est nullement perçue comme une puissance tyrannique. La deuxième exigence, c'est une exigence plus récente qui occupe une place de plus en plus importante, de plus en plus envahissante, surtout depuis une trentaine d'années. C'est celle d'adapter les esprits à la société, surtout à la dimension économique de la société, au marché en un mot pour aller vite. On nous persuade que l'école doit être capable de former des individus performants sur le marché du travail. En résumé, on peut dire que la première exigence de l'éducation et de l'enseignement consiste à éduquer les enfants contre la société, tandis que la deuxième vise à les éduquer pour et en faveur de la société. Nous sommes pris dans une contradiction absolue. D'où les difficultés que nous connaissons aujourd'hui. »


À la Bibliothèque de l'Université de Stockholm

Les deux tables rondes suivantes ont eu lieu à la grande Bibliothèque de l'université de Stockholm. J'ai pour ma part présenté deux communications, l'une portant sur l'actualité du Contrat social au Japon (« Rousseau dans le paysage dévasté de Fukushima : l'actualité japonaise du Contrat social »), l'autre sur la naissance de la Littérature en tant que pratique discursive porteuse de forces de décentrement (« La littérature et la tromperie »). Les deux communications se terminent par un paragraphe conclusif dans lequel j'essaie de montrer que réfléchir sur le Contrat social et la pratique littéraire des Confessions aujourd'hui n'est pas un acte sans rapport avec les questions posées par la catastrophe nucléaire de Fukushima. J'espère avoir l'occasion de les publier un jour.

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